L'équipe du Cheeta
Témoignage d'une année de pratique
J’ai 24 ans, mesure 1m70 pour 60Kg et si j’ai pu travailler (et travaille encore) les différentes qualités physiques, la seule qui ait été innée pour moi et où j’arrive à sentir réellement mes progrès est la Souplesse. Je n’ai jamais aimé le sport, étant cependant presque obligé de pratiquer le Tennis une fois par semaine de la petite enfance à la fin de l’adolescence.

Depuis tout petit la seule compétition à laquelle je prends part se déroule contre moi-même, j’ai rarement envie de « gagner contre l’autre », souvent s’il (ou elle) m’impressionne je chercherai à comprendre l’essence de cette chose fascinante et à me l’approprier - enfin, j’aime bien être mon propre professeur, ce qui fait que ça a toujours coincé quand il s’agissait de sport. Pourquoi serait-ce mal de lever une jambe quand je frappe la balle ? Pourquoi n’ai-je pas le droit de modifier la position d’attention pour quelque chose qui me convient mieux ? Et surtout, une constante pour le provocateur chercheur de merde que j’ai souvent été dans mes plus jeunes années : pourquoi se défier sur un terrain en tapant dans une balle ? Ne serait-ce pas plus logique que nous nous insultions, avant que ça dégénère et que l’on voit qui peut vraiment étendre sa domination sur l’autre ?
Mais je sais aussi que nombre d’acquis qui font de moi le jeune homme apprécié et que je suis aujourd’hui - mon goût pour les langues étrangères et l’économie ainsi que la littérature revenant souvent dans l’esprit des gens qui me fréquentent, je les dois aussi à des professeurs charismatiques et passionnés qui ont accepté ma différence et ont su me guider vers le coeur de leur enseignement.
Ce témoignage doit donc être lu sous l’angle de ce que je viens de vous livrer de ma personnalité et de mon ressenti. Si je n’ai même pas 5 années de pratique martiale derrière moi, j’ai beaucoup voyagé et expérimenté, diverses pratiques, divers clubs, mais aussi dans le cadre que je préfère pour tester mes compétences : en me bagarrant avec des amis plus forts que moi et ne pratiquant aucun art martial ou sport de combat. Je parle bien de cadre parce qu’on ne peut pas considérer ces « défis » comme un test valable de nos capacités : à moins de mal connaître vos amis il est peu probable qu’un jour l’un d’entre eux vous finisse à coups de pied au sol ou vous arrache un oeil, vous morde jusqu’au sang - c’est souvent un moyen de voir « sous stress » quels principes je commence à assimiler, quelles sont mes erreurs, et dernièrement également quelque chose qui relève plus du royaume de l’être ou de l’émotion : où et quand mon égo commence à réapparaître et faire bouger mon corps - ce qui est bien souvent le début des problèmes et de la défaite me concernant.
Il y a un peu plus d’un an, je pratiquais le Karaté JKA. J’étais rentré dans les arts martiaux comme beaucoup car je m’intéressais à la Self-Defense - et je m’y intéressais car j’avais été racketté et incapable de protéger la personne qui était avec moi, que la peur et la culpabilité me faisaient souffrir et que, proche du fond, cela me sembla être la seule voie pour rebondir. Le Karaté Shotokan à mes débuts avait réussi à me redonner goût à la vie : il était tellement dur et intransigeant mais je me forçais à ne pas rater un entraînement, je m’attachais à l’idéal qu’il véhicule bien souvent dans l’imaginaire de ses pratiquants (Sa légende fondatrice étant : mettre K.O n’importe quel adversaire en un coup unique) et à travers mes lectures, voyages, recherches, stages, ou tout simplement mon inspiration générale je cherchais à faire tendre ma pratique, mes centaines de Tsukis dans le vide, vers un idéal fictif de maître Jedi venu d’orient. Mais quelque chose avait fini par ne plus tourner rond. Plus ça allait plus je remettais tout en question, m’attirant les foudres de mes Sempai. Je n’arrivais pas à gagner dans le cadre proposé, et pourtant je travaillais beaucoup plus que les autres élèves, ce qui étonna d’ailleurs longtemps mes proches qui me mettaient constamment en garde : « dans quel secte est tu tombé ? », en me voyant partir pour des séances de Footing/Kata/Pompes en plein hiver. J’en arrivai à la conclusion que je ne pourrais, quoi que je fasse, de toute façon jamais dominer dans ce cadre qui, je le réalisai peu à peu une fois les brumes d’admiration enfantine teintées de peur, était en fait Sportif. Ce fut d’ailleurs une sacrée expérience quand cet hiver, après 4 mois de pratique au CMA, je retournais dans mon club et que le Sensei fit pratiquer le Jiyu-Kumite. Ceinture bleue 4ème Kyu, le seul à me donner du fil à retordre fut un quarantenaire ceinture jaune. Mes adversaires d’autrefois ne m’atteignaient presque plus. Parfois je venais à la rencontre de leur coup de poing, caressant attaque alors qu’elle entrait dans mon espace, inclinant la tête. Si pour eux toucher était synonyme de victoire, je n’étais plus dans ce paradigme et mes réactions les étonnaient. Je dansais sous leur feu, plaçant là un crochet long à un ami qui est un géant à côté de moi. Il apprécia et vint me le dire dans les vestiaires.
Fin mai 2014 je quittai ma ville et mon club de Karaté. On venait de me refuser ma ceinture marron, alors que je projetais mon adversaire plus gradé lors de l’épreuve de Kumite d’un Kaiten-Mawashigeri dans le torse. Il tomba aux pieds du Jury, et l’arbitre arrêta le combat. Je n’avais jamais travaillé cette technique qui me faisait rêver dans les vidéos de Yahara Mikio, mais face à l’urgence du coup de poing qui fondait sur moi je me retrouvai dans un espace temps dilaté où la technique jaillit spontanément. Ce jour là on me refusait mon grade, en me répétant « tu te bagarres, c’est pas du Karaté ». Alors que nous buvions tous un pot après ce rituel éprouvant qu’est le passage de grade, je dévisageais mes pairs et pensais pour la première fois « ma place n’est pas là. J’ai envie d’être ailleurs ». J’en eus d’ailleurs une ultime preuve ce soir là. Alors que je parlais à un ami du club, je ressentais quelque chose de mauvais dans l’air et levait la tête. Je vis alors un homme penché sur un autre, qui semblait lui mettre la pression. L’autre en face semblait en détresse, isolé dans la bulle où l’avait placé son agresseur, sensation désagréable que j’avais moi même connu et que je n’eus pas de mal à identifier. Je le signala à mon ami qui me répondit « hé ho t’es parano toi, détend toi, bois un coup ». Ce n’était pas la première fois qu’un camarade de pratique me collait ce genre d’étiquette : j’étais toujours aussi intéressé par la self-défense et pour ne pas remettre en question leur pratique il était de bon ton de me présenter comme un illuminé paranoïaque qui a l’impression qu’il risque la mort à chaque coin de rue. L’homme qui mettait la pression ressortit alors, et je finis par demander à l’autre : Ca va ? Pas terrible, je viens de me faire voler mon téléphone. Là maintenant ? Non, il est juste revenu dans le bar pour me demander le code. Je peux utiliser votre portable pour appeler mon père ? Alors que je donnais mon téléphone à la victime, j’alpaguais toute ma tablée en leur faisant remarquer ce qui venait de se passer, l’ironie de la situation : un type s’était fait racketter à 1 mètre d’une tablée pleine de Karatéka endurcis. Personne, quel que fut son grade alors, ne releva et je n’eus droit qu’à des yeux baissés, on changea vite de sujet de conversation.
Pourtant, j’avais déjà eu l’occasion de constater, en allant m’entraîner quelques fois dans un Dojo Kyokushin, qu’une fois sans gants, le coup unique qui met K.O n’était pas quelque chose sur lequel je devais miser tout mon entraînement. Face à ces Karatéka endurcis et pleins d’abnégation (c’est pas moi qui le dit, c’est leur DOJO-KUN), je pouvais certes déployer de bonnes frappes, en partant d’une distance à laquelle ils n’étaient pas habitués, et même parfois transformer ça en 1-2 voir en combo de 3 techniques… Avant de me prendre la riposte en pleine tronche !! Des ripostes j’en pris, même un K.O, résultant du talon de mon adversaire dans ma tête. Un jour on fit un sparring sans règles avec des casques de KUDO. Envahi par mes émotions, je fonçais sur mon partenaire et me fit projeter - moi qui n’avais aucun background en Judo, ce fut un premier choc. En y retournant, je gardais mes distances, et le renvoyais chez lui d’un mae-geri dans le menton. Il y avait du public et tout le monde poussa un « wahou », un ami du Karaté venu avec moi n’arrêta pas de me féliciter en sortant de là, l’air de dire « Tu es enfin devenu un super guerrier » - pourtant je savais que cette technique ne valait pas grand chose. Pour 2 raisons très simples : J’avais monté ma garde pour le distraire et lancé le coup d’en bas, or avec ces casques le champ de vision est limité. A cette époque j’avais bien trop d’inhibitions je n’aurais jamais osé une technique pareille sur un partenaire pas protégé par un casque, même si ce dernier avait eu beaucoup plus de niveau que moi. - Alors sous stress, avec un jean, face à un vrai assaillant…
Pour résumer : j’avais perdu la flemme. Ma dernière année à la JKA fut une suite de désillusions personnelles et de blessures inutiles, et j’y restais pourtant, espérant encore au fond de moi y arriver un jour, inverser la vapeur, et obtenir enfin la reconnaissance de mes supérieurs à travers un mot, un grande. Bien entendu ils ne me donnaient aucun des 2, alors que j’étais devenu le plus « dangereux » du Dojo, avec un autre élève de mon âge qui avait commencé avant et que je prenais pour mon plus grand rival - et bien sûr nos Sempai nous encourageaient par tous les moyens possibles à vivre et combattre dans cette rivalité, qui était à chaque Kumite source de spectacle pour les autres élèves. Mais mêmes lors de nos dernières joutes la saveur du danger avait disparue, je me contenais alors de bloquer, d’esquiver, de survivre et d’attendre le « YAME » de fin, car que ce soit avant, pendant ou après la même question m’assaillait, m’empêchant d’agir : « qu’est-ce que je fous là ».
En emménageant en banlieue parisienne, plein d’ambitions de carrières, j’étais donc prêt à arrêter les arts martiaux pour toujours, n’ayant toujours pas trouvé de réponse, même quand j’allais pratiquer à un autre club (vers la fin d’année de Karaté je séchais des entraînements et allais 2 fois par semaine m’initier au JJB dans une salle de fitness où à part le prof, nous compensions notre faible effectif et notre niveau inexistant par un réel engagement) à cette fameuse question : qu’est-ce que je fous là. Je me rappelais avoir déjà regardé un vidéo qui m’avait donné envie de pratiquer avec son initiateur : l’interview de 20 min de Cheeta sur Dailymotion. C’est au moment où je voulais le plus partir que je me souvins de ça et décidai d’aller voir où était ce club. Il était dans le coin de mon nouveau chez moi, et j’appelais Cheeta. La saison était finie mais il donnait des cours en extérieur. Rendez vous pris, j’allais faire la découverte du Cheeta Martial Art le lendemain.
J’ai beaucoup appris cette année sur l’art d’être élève, et rétrospectivement je suis assez fier de moi : malgré mon état d’esprit de l’époque, je suis venu à ce premier rendez vous motivé, curieux, et prêt à me laisser guider. Et j’ai adoré ça.
Je vis arriver Cheeta, souriant, en treillis et portant un sac d’armes d’entraînement, à l’autre bout du parc. Il dégageait une impression de douceur, de calme, il était content d’être là et ça contribua à me détendre. Son attitude me rappela une professeure de Piano qui enseigna à mon frère. Grande technicienne formée au conservatoire, exigente, elle était aussi très douce et pleine d’humour, sachant comment amener l’élève vers le travail sans même qu’il ne s’en rende compte. A ses trousses une jeune femme en pantalon de Tae-Kwon Do, la compagne de Cheeta. Après de rapides présentations, on débuta la pratique par un exercice que je suis encore loin de maîtriser : le lever de jambes. Une belle entrée en matière pour comprendre l’idée de la tension et du relâchement. Puis, avant qu’un autre élève plus expérimenté nous rejoigne, des basiques : comment allonger une personne, bases de la biomécanique etc… Que se passe-t-il, voilà que je m’éclate comme un petit fou. Pour ceux qui lisent les articles de Cheeta ou le suivent sur les réseaux sociaux, ils savent qu’une grande partie de sa pédagogie est basée sur la réussite, qui amène progressivement la confiance et permet au cerveau de mieux assimiler les concepts. Et au début, je réussissais beaucoup, un peu trop même à mon sens alors, car je n’avais alors plus aucune foi en mes capacités. Heureusement le travail au couteau en fin de cour me ramena un peu sur terre, bien heureusement car je crois que si j’étais reparti de ce premier cour en ayant 100% réussi tous les exercices j’aurais bien pu croire que j’avais affaire à un club de Spaghetti (ou Marshmallow) Jutsu ! Pour aimer les arts martiaux, si on n’est pas un tueur né ou un surdoué il faut accepter de mordre la poussière, de douter, parfois de repartir avec des articulations félées et des bleus. Comme la pratique de n’importe quel art, on est face à soi même, on est le centre de notre petite galaxie et il y a des jours où on est perdu dans le cosmos. Cela m’arrivera bien souvent durant ma saison au CMA, même si la réussite reste centrale. J’ai d’ailleurs constaté ce phénomène chez des curieux ou des voyageurs martiaux venus pratiquer épisodiquement au Cheeta : si on y arrive au Dojo c’est louche, ça ne doit pas marcher dans la fameuse « vraie vie ». A-t-on été trop conditionnés par l’échec et la sévérité qui caractérisent nombre d’écoles japonaises ? Au point d’avoir intégré pour de bon l’idée qu’on ne sera jamais prêt, jamais assez bon ? Ou tout simplement, pour les autres, par l’imaginaire des films de Kung-Fu.
La légende veut que le premier Dojo de Mas Oyama était indiqué par un écriteau où étaient répertoriées toutes les écoles que le maître avait pratiqué. Je remarquai cela dans ce que propose Cheeta sur son site, et cela m’attira également. Dans mon esprit ça disait : venez pratiquer les arts martiaux sous ma supervision, j’ai étudié Le Ninjutsu, Le Systema, le JJB et le KFM. Je ne cherchais que ça quand je décidai de faire mes premiers cours : de l’entraînement sans esprit sectaire, ouvert à l’expérimentation et ne cherchant pas à faire rentrer tous les pratiquants dans le même moule. Quel bonheur c’était de ne plus porter de Gi, de ne plus prendre part à un quelconque rituel. Juste pratiquer. La clé passe. Je chute, je me relève, essaye encore d’attaquer. Je m’excite, j’ai envie de jouer, j’ai envie de mettre Cheeta en difficulté. Il reste calme, me laisse entrer. Un genou se lève, je sens le danger alors j’esquive mais en redescendant il me chope avec son pied. Je chute. Je me relève, à moitié médusé, l’excitation montant encore d’un cran. Cheeta me dit enfin de calmer mes émotions. J’essaye, et redescends de quelques crans dans ma tête. Bizarrement, mon attaque sera meilleure, et je re-chuterai. Apercevoir l’étendue et la richesse du Système réveillait en moi mes réflexes de rat de bibliothèque et je retrouvai un goût inespéré pour les articles, vidéos ou tout contenu sur le Systema et les arts martiaux. Cheeta connaissait bien le sujet et partageait avec moi ce qu’il savait des différents styles : « ça, c’est un style de travail de tel école, où ils privilégient tels angles … ». Je découvrais aussi que tous les Arts Martiaux pouvaient être lus selon l’angle d’un cahier des charges : quel est le but ? Qui veut-on former ? En combien de temps ? Faudra-t-il tuer ou capturer ou blesser ou simplement mettre une branlée ? Armes ? Terrain ? Culture, Mindset ? La liste semble illimitée.
Un article sur VICE MAGAZINE dernièrement réagissait à une image apparue sur Internet, où étaient comparés le MMA, représenté par une brute couverte de tatouage et décrite en quelques mots comme une pratique barbare, et les Arts Martiaux Traditionnels personnifiés par un maître asiatique très digne en train de s’incliner : la voie vers l’éveil spirituel et le contrôle de soi. Le journaliste s’indignait de cela, qui perpétue selon lui ce qui fait le plus de tort aux arts martiaux traditionnels : esprit de chapelle, volonté de toujours expliquer au voisin pourquoi ce qui fait est moins efficace et nul et surtout, confusion entre Arts Martiaux, soit méthode guerrière ayant pour finalité… la guerre, et développement personnel. Bien sûr qu’il est tout à fait possible de croître spirituellement au travers d’une pratique martiale, tous les fondateurs des Budo modernes semblent s’accorder sur le même point de départ : l’homme qui est allé au bout de l’entraînement et a acquis de vrais moyens s’en trouve grandi, et peut alors mettre ses compétences martiales au service de ce qui est juste. Une très belle idée, mais encore faut-il qu’il y ait des compétences réelles, un savoir. L’article continuait d’ailleurs en disant que la fameuse « Brute » était en réalité Jeff Monson, un lutteur du plus haut niveau qui avait pratiqué de nombreux styles de Grappling à haut niveau et avait combattu dans divers tournois, parfois de type MMA. Un lien renvoyait alors vers une vidéo de ce monsieur, où on découvrait sous l’enveloppe du guerrier endurci et efficace un humaniste, passionné de paix et dévoué à l’enseignement de ses techniques à ses élèves. A travers tout mon parcours, et ce même avant de faire la connaissance de Cheeta et de ses élèves, j’ai rencontré des artistes martiaux et des professionnels efficaces, qui avaient du vécu et un vrai niveau. Et dans la plupart des cas j’y trouvais en effet des gens sensibles, chaleureux et bienveillants. L’acidité, la manipulation et l’esprit de chapelle, jusqu’à refuser des échanges avec les autres styles ou trouvant toujours une raison s’ils avaient reçu un coup par un autre pratiquant, voir même parfois élaborant des fictions où ils dominent un autre pratiquant d’un autre style sans jamais aller proposer de croiser les poings - tout cela, bizarrement, émanait de ces adeptes du développement personnel qui ne semblaient avoir aucun fait d’armes sous leur ceinture, les mêmes prompts à modifier en temps réel et sans avertir leur partenaire le cadre de la pratique pour continuer de gagner (je vous renvoie à l’article de Cheeta sur les rituels et la Soumission).
J’assistais à quelques cours durant l’été. J’adorais la pratique mais je me demandais encore si je devais revenir vers les arts martiaux. C’est vers la fin de l’été que je prenais ma décision. Lors d’un cour particulièrement difficile pour moi, où je rencontrais pour le première fois certains élèves et camarades de Cheeta, dont un qui venait comme moi du Karaté. Voir le niveau de ces derniers, mais aussi leur mentalité dans la pratique, me fit réaliser que si je devais passer l’année quelque part, c’était bien au CHEETA MARTIAL ARTS. Cela, et aussi une discussion quand j’eus la chance d’être le seul élève de Cheeta un soir de vacances, lors du cercle. Il me dit alors, et même si je le savais j’avais grand besoin de l’entendre dans la bouche de quelqu’un qui venait de gagner ma confiance : « Ce ne sont pas des arts martiaux si on te dit qu’il faut quelques années pour commencer à toucher du doigt l’efficacité ».
Une saison chez les Singes…
Je garde tant de souvenirs de cette année de pratique. Nous sommes nombreux à avoir démarré les AM par une discipline japonaise et être passé par ce moule, cette forge, nous donne des référentiels communs. Je retrouvais un certain parfum de cela dans les 3 cours de 3 heures hebdomadaires, mais encore une fois l’ambiance chaleureuse et moins formelle faisait des merveilles avec moi. Je me souviens que dans sa vidéo Cheeta parlait de Kata mort, forme vide de sens. Pratiquer sous sa tutelle a permis de donner vie à mon Kata, ouvrant instantanément un nouveau monde sous mes yeux.
Finalement je pourrais résumer cette année de pratique à l’interview de Cheeta, qui est la profession de foi de son enseignement. En d’autres termes, il ne prétend rien inventer. Il sait lire (jusqu’à un certain niveau, dirait-il) ce qui se passe dans une technique, mettre au grand jour un principe, mais il me fit aussi réaliser rapidement qu’on ne peut être bon partout. Une illusion pourtant de plus en plus présente chez nous autres pratiquants de la jeune génération, qui vient sûrement du MMA mais se retrouve chez les adeptes d’Arts Martiaux ayant pour but la self défense. « Non mais franchement, si j’arrive à faire 30% Aunkai 30% JJB 30% Wing-Chun et rajouter un peu de Krav Maga par dessus je serai invincible non ? ». A quelqu’un qui réfléchit de la sorte je répondrais « tu vas passer beaucoup de temps à t’entraîner et gagner très peu d’efficacité et de compréhension si tu fais ça. » Ainsi s’il suit son propre travail, il ne cesse de proposer, de suggérer, de semer des graines chez ses élèves car on ne bouge pas tous de la même façon. J’avais d’ailleurs lu une interview de V.VASILIEV où justement il disait « la philosophie de l’entraînement à la russe a toujours été, justement, de mettre en avant les forces et spécificités de chacun afin qu’il puisse partir au combat avec des outils solides et de la confiance ». Ce même Vasiliev qui disait aussi que les techniques de combat se développent et atteignent leur maturité en même temps que l’Homme. A 24 ans, je me dis que je suis encore bien trop « vert » (ou bleu pour reprendre une terminologie militaire) pour exprimer quelque chose qui a une vraie pronfondeur. Mais je l’accepte et j’apprécie le temps passé à grandir, cela prend du temps de devenir un homme, d'autant plus en temps de paix où les référentiels sont brouillés. Je suis serein car ce qui ressort quand je bouge, c’est moi.
Finalement, n’avais-je pas été dégoûté des AM pour cette bête histoire de grade ? A l’époque où on me refusait cette ceinture, je n’étais pas du tout conscient de ce qui se jouait dans les écoles japonaises à travers ce système, financièrement et psychologiquement, ni sûrement dans la tête de mes Sempai qui pensaient que vu mon enthousiasme et mon implication je resterai à jamais acquis à la cause du Karaté. Si aujourd’hui j’ai dépassé cela, j’ai aussi compris ce qu’un grade représente. J’ai muri, passant d’une mentalité du type « si je peux péter la gueule du 9ème Dan Hanshi de l’école alors je peux être moi même 9ème Dan » à une compréhension plus fine de ce qui constitue l’essence d’une école, qu’elle soit traditionnelle ou pas. J’ai pardonné au système, même si j’aurais encore du mal à y trouver ma place. Les grades sont trop souvent un refuge, un piédestal. Trop peu d’artistes martiaux que j’ai croisé savaient mettre leur égo de côté pour simplement échanger et apprendre, et je sais aujourd’hui qu’une des recettes de Cheeta est justement cet intérêt simple, presque naïf, pour tout ce qui a trait à l’art martial. Des pratiquants de diverses disciplines viennent parfois à son club, ils ont l’air de savoir ce qu’ils cherchent. J’adore ces cours en particulier, parce que j’arrive à m’effacer tout en rentrant dans le travail, et que j’ai l’impression de gagner une connaissance importante très rapidement, en allant droit à l’essentiel. J’ai vu des Judoka, des escrimeurs, des aïkidokas, un boxeur. Il y avait ce flic aussi, passé par le Krav Maga, qui se précipitait toujours dans ses clés de bras. On a échangé dans le cadre des exercices, entraidés, parfois excités, puis calmés. J’ai beaucoup appris à travers ces rencontres.
Récemment un élève qui suivait diverses disciplines est venu s’entraîner avec nous et disait, à la fin dans le cercle, que le Systema était un art Martial Interne. Je trouve ça follement réducteur. Bien sûr que les piliers du Systema : RELAXATION, RESPIRATION, MOUVEMENT et POSTURE sont un excellent cadre pour développer un corps fin et puissant, comme les 4 exercices de base qu’on retrouve souvent : POMPE, RELEVE DE BUSTE, RELEVE DE JAMBE, SQUAT.
L’étude de la biomécanique est présente dans les différents courants de l’art martial russe et je constate une nette amélioration de ma structure et de mes capacités après un an d’entraînement. Mais je tiens à avertir le lecteur que le CMA n’est pas une école d’interne. L’interview de Cheeta annonce d’ailleurs bien la couleur : il s’agit de self-defense, pas d’une pratique d’entretien ou de développement des qualités physiques. Bien sûr entre Cheeta et différents anciens qui fréquentent le DOJO il y a beaucoup de savoir accumulé sur l’interne et la biomécanique du corps humain, et ce savoir est plus qu’amplement partagé. Et évidemment, travailler la technique est le meilleur moyen de construire un corps apte à faire vivre cette technique. Mais si l’élève veut vraiment progresser dans cette voie il ne tient qu’à lui de faire ses devoirs à la maison. Moi-même je montre très régulièrement l’avancée de mon travail à Cheeta qui n’hésite pas à me corriger ou m’orienter pour que je puisse explorer encore plus en profondeur le travail du corps. Mais sur 1 an, je n’ai connu qu’un cour de préparation physique au CMA et pour ce dernier Cheeta avait passé la main à un ancien qui a une grande connaissance de ce travail. Le travail est majoritairement orienté vers l’étude du combat et de la self défense, par la pédagogie du Systema. Et le Système est complet et infini, car tout le monde peut modifier, adapter ou créer ses exercices - et que ces derniers ne se limitent pas qu’à la destruction de l’adversaire - il y a de quoi travailler aussi le psychisme, la survie, les soins, les méthodes de déplacement, les stratégies etc… Respirer et Marcher, c’est pratiquer le Systema.
Au CMA l’enseignement est très personnalisé, et c’est avec plaisir que moi même vers la fin de l’année je guidais des débutants lors des exercices. Parce que pour la première fois dans mon parcours je le faisais avec bienveillance et envie que l’élève comprenne le mécanisme, qu’on y arrive ENSEMBLE - mais aussi et surtout avec confiance en ma capacité. Au Karaté non seulement je ne donnais jamais de conseils aux moins gradés que moi (car je sacralisais les grades, pour moi je n’étais pas encore digne de faire ce genre de choses) mais je mettais en plus la misère aux Kohai qui se permettaient de le faire. Tais toi et travaille, un jour tu auras une ceinture noire et alors tu pourras donner des conseils. Ces oeillères me gardaient de vrais progrès, car non seulement on devient meilleur lorsqu’on enseigne ce sur quoi l’on travaille, mais aussi et surtout parce qu’un Dojo c’est une synergie et qu’on devient meilleur en travaillant avec des gens meilleurs. L’Ennemi, si tant est qu’il existe ailleurs que dans notre tête, est dehors, pas dans la maison. Un peu de compétition entre membres de Dojo, l’envie de dépasser quelqu’un, tout ça est une voie vers des progrès mais ce n’est pas la seule, et comme tous les « pense-bête » et autres tours de passe passe mentaux il faudra un jour dépasser cela. J’en parle car je l’ai bien connu. Puis un jour mon rival de toujours au Karaté, un russe, s’est blessé. Enfin, pire que ça. Il a fait une radio de la hanche. Son anatomie était différente de la moyenne et se forcer à descendre bas dans les positions lui avait fait beaucoup de mal. Son médecin fut formel : il avait subi des traumatismes et des déformations et devait arrêter de pratiquer le Karaté comme ça. Donc du jour au lendemain il disparut, et fut renié par les gradés du club - ce qui ne sembla atterrer que moi. Moi j’étais triste pour lui, plein d’empathie, mais aussi mélancolique. Comment trouver le goût de pratiquer quand mon seul ennemi, mon seul challenge, le seul contre qui j’étais autorisé voir encouragé à y aller à 200% disparait ? Il y a cette tirade dans Kill Bill que j’aime, quand la rivale de la mariée s’avoue déçue d’avoir perdue son ennemie de toujours sans avoir pu la tuer elle même. Aujourd’hui il est resté mon ami et il doit même venir sur Paris l’an prochain, je sais d’avance que ce sera un plaisir de trinquer avec lui, mais aussi et surtout d’échanger quelques coups de poing !
Dans ma tête je ne suis pas encore digne d’une ceinture noire. Je suis trop immature. Quand je vais pratiquer, je rentre vite dans une zone où il n’y a plus que ça, comme une cible dans un viseur. Il y a un silence, parfois les sons semblent venir de loin. J’ai parfois pu goûter à la pleine conscience dans la pratique, mais c’est encore un but à atteindre pour moi. On m’a parfois reproché d’être poseur. C’est vrai que je le suis souvent dans la vie. Mais rarement dans les arts martiaux. Je suis simplement obligé de débrancher le cerveau et d’y aller à fond. Petit à petit, en bâtissant ma confiance, et élargissant mon répertoire, je vais vers plus de conscience, plus d’efficience. Je muris, mes objectifs changent. Je suis encore trop impatient, je cherche encore trop à m’impressionner moi même. Quand je repense à certaines techniques je pourrais les comparer aux nouvelles que j’écrivais à 18 ans. Il ne fallait aucun silence, aucune pause dans ce rythme effréné vers la violence, le dénouement, la phrase choc. Je joue aussi de la guitare et quelques uns de ses dérivés, comme Hobby. Tous les musiciens que j’admire ont connu le même genre de transition dans leur carrière. Passé des débuts où ils essayent d’être flamboyants, de jouer vite et plein de notes, ils passent ensuite à travers une mue et leur jeu change complètement. Jouent ils une rythmique ou un Solo ? Difficile à dire. Il ne jouent qu’une mélodie, qui vient se greffer merveilleusement à l’ensemble. Moins d’effort, plus de profondeur. Je n’ai toujours pas atteint ce niveau dans l’instrument mais depuis quelques je travaille dans ce sens. Alors si j’en suis encore à me branler le manche musicalement, ne dois-je pas être indulgent avec moi même concernant les arts martiaux ? La seule différence avec la pratique solitaire de l’instrument (qui existe bien entendu dans les arts martiaux) c’est qu’on n’ennuie pas le groupe à sortir des cascades de notes sans fin. Alors que quand je pense à Cheeta ou certains élèves je trouve qu’ils ont fait, et font encore preuve, de trésors de patience à mon égard. Je leur serai à jamais reconnaissant. Je me souviens de mon premier Sensei qui me disait « tu peux partir, faire ta vie, mais quand ils diront que tu es bon je veux qu’ils sachent que c’est moi qui t’ai appris. ». Je me rappelle de beaucoup de moments dans la pratique, parfois les déclics viennent d’un échange mou avec un élève peu motivé en stage, ça peut jaillir de n’importe où. Le plus difficile et de rester ouvert et disponible pour que cela se passe. En étant indulgents et patients avec moi, les anciens du CMA m’ont permis de découvrir par moi même de vraies pistes de travail.
Ma rencontre avec Cheeta a changé ma vision des arts martiaux, et si je sais que je n’ai pas reçu tout de son enseignement, lui même semblant en perpétuelle évolution, il m’a donné ce qui est de plus précieux à mes yeux : les clés de mon indépendance, la foi en mes capacités et le goût d’expérimenter. Savoir comment aborder chaque pratique, savoir quand se mettre en retrait ou au contraire y aller à fond. Il m’a ouvert les voies de la biomécanique, sujet qui semble infini et qui me passionne. L’un de mes auteurs préférés, Robert GREENE, en parle dans son dernier bouquin MASTERY - la maîtrise. Nous humains avons une intelligence manuelle qui est aujourd’hui dénigrée, considérée comme peu noble. Pourtant on ne peut pas tout expliquer par un doctorat, à commencer par les arts martiaux véritables qui doivent être vécus avec le corps et habités par l’esprit. Le travail des principes contribue de cette intelligence et nous sert dans la vie de tous les jours, car la nature contient en elle tous les enseignements dont nous avons besoin. A un ami qui me disait récemment « j’ai regardé ton truc, le systèma sur Internet, ça me semble assez ésotérique quand même, surtout le travail avec le couteau » je répondais en saisissant un couteau à beurre, en lui donnant et lui demandant de m’attaquer. Peu coutumier de ce genre d’exercice il essaya de prendre appui sur moi pour me planter. Alors que j’allais à la rencontre de ce contact avec mon épaule, créant du mouvement (ce qui allait dégager sa main au moment où je m’occuperais avec l’autre bras du couteau), je contournais l’arme, frappais son avant bras pour la récupérer en douceur juste apres. Je ne cherchais plus alors à créer de distance, car j’avais désormais le très fatal couteau à beurre. Ses émotions montant encore d’un cran je vis qu’il pensa brièvement à tenter une frappe, mais l’angle dans lequel je me tenais avec l’arme le dissuadait aussitôt. Il changea d’avis alors et me dit « je vois, ça tue putain ! ». Je dus alors nuancer. Je ne considère pas que j’ai atteint une compréhension de ce type de travail, qui n’est qu’un exercice. J’avais passé une saison à travailler cela, progressant à pas de fourmis. Pour lui c’était la première fois. Alors que nous avions été camarades au Karaté, cherchant à se dépasser l’un l’autre en permanence, j’eus l’impression qu’il prenait cette soudaine modestie pour une stratégie servant un dessein secret ^^ Lui vient d’arrêter le Karaté. Il y était entré peu après moi pour des raisons similaires, car il sentait que sa vie touchait le fond. Mais le cadeau qu’on reçut durant ces quelques années à la JKA, à savoir la capacité de se pousser, d’aller au travers de la peur et de la douleur, de perséver - lui avait suffit et il n’a pas envie de creuser plus maintenant qu’il a repris goût à la vie et va de l’avant. On n’a pas tous la curiosité pour rentrer dans les arts martiaux, et j’ai aussi compris que la mentalité des pratiquants de sports de combat était vraiment différente - le terme sport la résume justement assez bien, même si j’ai une grande admiration pour ces pratiques et pense qu’elles ont beaucoup à apporter à toutes les autres disciplines sportives et traditionnelles en termes d’esprit et de méthodes.
Je me souviens que Cheeta n’hésita pas à me dire « tu devrais aller voir tel instructeur, qui est mon ami, car je pense que tu pourras apprendre encore plus avec lui qu’avec moi ». Mon professeur qui non seulement ne me demande pas de fidélité aveugle, mais qui en plus m’oriente vers d’autres professeurs.
J’ai passé une saison sous la tutelle d’un vrai artiste. J’entends par là qu’il suit sa route, cherchant à exprimer ce qu’il a à exprimer sans barrières. J’en ai senti qui enviaient cela, qui voulaient un morceau de cette réussite. Mais le maximum qu’on puisse faire face au travail d’un artiste c’est s’inspirer, se nourrir de son oeuvre, et avancer. On habite seul dans son corps et dans sa tête, et cette perspective ne doit pas être effrayante. Dans le petit monde du Karaté j’étais toujours surpris par la vénération de certains élèves, rarement les meilleurs, pour leur Sensei. Mais même si tel Sensei est une machine de guerre, il ne sera généralement pas là avec toi dans le moment où tu auras besoin de mettre en pratique ce qu’il était censé t’apprendre. Le jour où on commence à acquérir de vrais moyens on est forcé de grandir. On ne voit plus l’autre pareil. Budo peut naître et prendre son sens le jour où Bujutsu fonctionne, sinon, pour reprendre le meilleur Sensei de Karaté que j’ai croisé Mr Emmanuel Dotse (un ghanéen de près de 100Kg qui avait une technique très fine et avait adapté une partie du syllabus Shotokan pour les handicapés) : « autant aller faire du fitness ou d’autres activités bien meilleures pour le corps et la santé ». Dotse Sensei travaille dans la sécurité et il me répétait souvent « tu pratiques trop dur, tu vas payer le prix un jour ». J’avais décidé de ne plus suivre son enseignement pour me concentrer sur la JKA, car je n’arrivais pas à l’époque à séparer les 2 formes de travail. J’étais alors allé lui dire en lui offrant un exemplaire du Bubishi comme paiement des cours que j’avais suivi et il m’avait remercié pour mon honnêteté. Quand je suis allé le voir à son travail il y a quelques jours je lui ai dit où j’en étais aujourd’hui et nous avons discuté de biomécanique. J’ai senti qu’il était heureux, sincèrement, pour cet élève qu’il n’avait finalement que très peu connu. « Tu as fini par comprendre, c’est bien je suis content ! ».
Merci à toi Cheeta pour cet épilogue heureux, et pour avoir ravivé ma flamme.
Il me reste encore tant à apprendre, et cette perspective est à elle seule source de joie. Un jour que je discutais avec mon professeur, je lui faisait part des mes inquiétudes sur ma motivation. Pour moi, payer sa cotisation était un moyen de se motiver pour ne pas rater l’entraînement ; mais j’avais aussi compris que comme toute entreprise humaine c’est le coeur qu’on y met qui est important. Cheeta me répondit « ça dépend des gens, tu peux aussi te référer à ton maître intérieur ». Peut-être mon maître intérieur m’a-t-il guidé à de nombreuses reprises toutes ma vie, et j’ai du attendre 24 ans pour renoncer à le chercher en chaque homme que je croisais, à essayer plutôt de le rencontrer en moi. Cheeta donne rarement de réponse arrêtée, il propose des pistes et il n’y a rien que j’aime plus que lui montrer une de mes découvertes et le voir se marrer, car avec sa culture martiale il a forcément déjà vu ça quelque part. Décidément, c’est bien compliqué de réinventer la roue !
Une saison chez les singes passe vite, certainement parce que c’est une expérience inoubliable. Je sais que ce texte fera naître la curiosité et l’envie de découvrir le Cheeta Martial Arts à certains lecteurs, c’est même pour cela que je l’ai écrit. Pour ceux qui se posent encore la question« quel style devrais-je pratiquer ? ». Je répondrais qu’il ne faut pas hésiter à pousser des portes, à essayer, n’importe quoi, si on a l’intuition que ça peut être bon. Au pire, ça fera une histoire à raconter. J’ai remarqué quand des débutants ou des pratiquants venaient au club pour la première fois, la raison la plus souvent évoquée de comment ils avaient connu le CMA était la même que la mienne : la vidéo de Cheeta avaient attisé leur curiosité. Moi je vous écris après un an, et ma curiosité est intacte. Alors n’hésitez pas à le dire si un jour vous poussez les portes du club, que ce texte vous a convaincu d’essayer. Et qui sait, peut-être aura-t-on la chance d’échanger quelque chose. Une attaque de couteau. Un coup de poing ? De pied ? Ou peut être juste marcher ? Non, il y aura forcément quelque chose après la marche. Je ne peux rien vous dire à l’avance, je ne sais pas ce que Cheeta a prévu. Ce que je sais, c’est que je suis content d’aller m’entraîner ce soir. Je ne sais pas quels singes traîneront par là, des camarades réguliers, une nouvelle tête, ou des amis de Cheeta ? Ce que je sais c’est que je serai surpris, et que la joie de bouger va vite me happer, que je ne verrai alors pas passer les 3h de cours. Merci de m’avoir lu, j’espère avoir réussi à me mettre un peu dans la lumière, et surtout vous avoir donné l’image sincère du club que je fréquente à travers mon ressenti. Si j’ai réussi, ça ne sera qu’une modeste rétribution pour Cheeta et les élèves du club. Bonne pratique à tous !
Froggy